La frustration : un cadeau caché pour la maturation émotionnelle de l’enfant
- Anne-Marie
- 17 févr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 avr.
Je sais à quel point vivre les frustrations intenses de nos enfants peut être éprouvant. Les enfants sont des êtres de sensations pures, et leurs émotions jaillissent avec une force qui nous surprend, nous bouscule, parfois même nous submerge. Ça éclabousse, ça défie nos limites, ça nous force à remettre en question nos propres réactions. On voudrait tellement que ça passe vite, que ça s’apaise, que tout redevienne calme. Mais si nous prenions un instant pour voir ces moments autrement ?
La frustration est souvent perçue comme un obstacle à éviter, une émotion désagréable qu’il faudrait minimiser à tout prix pour préserver la sérénité familiale. Pourtant, elle joue un rôle fondamental dans la maturation émotionnelle de l’enfant.
Et si nous apprenions à la voir autrement ?
Transformer la frustration en opportunité de croissance
Chaque moment de frustration est une occasion pour l’enfant d’apprendre à naviguer ses émotions, à développer sa résilience et à mieux comprendre le monde qui l’entoure. Ce n’est pas en évitant ces moments que nous les aidons à grandir, mais en les accompagnant à travers eux.
Plutôt que de chercher à faire disparaître la frustration, nous pouvons choisir de nous asseoir avec elle. «S’asseoir dans le trou », comme on le dit dans l’épisode 43 du podcast, signifie accepter pleinement l’émotion de l’enfant, sans chercher à l’en sortir à tout prix. C’est en entrant dans son univers que nous lui permettons de traverser cette expérience avec un sentiment de sécurité et de compréhension.
S’asseoir avec la frustration, au lieu de tirer l’enfant vers nous
Trop souvent, nous avons le réflexe d’essayer de sortir l’enfant de son état de frustration en le faisant entrer dans notre univers adulte : en le rationnalisant, en lui demandant de se calmer, en cherchant à détourner son attention. Pourtant, ce dont il a besoin, c’est que nous entrions dans son monde, que nous lui montrions qu’il est entendu et compris. C’est en s’asseyant avec lui dans cette tempête émotionnelle que nous lui donnons les outils pour, peu à peu, la traverser par lui-même.
Vers une nouvelle perception de la frustration
Et si, au lieu de la redouter, nous commencions à voir la frustration comme un indicateur de croissance, une opportunité d’apprentissage ? Lorsque nous acceptons cette émotion au lieu de la craindre, nous changeons non seulement notre propre posture, mais nous offrons aussi à nos enfants un modèle précieux : celui d’un adulte capable de gérer ses propres émotions, et prêt à les accompagner dans les leurs.
La maturation émotionnelle ne se fait pas dans l’absence de défis, mais dans la traversée de ces défis avec un sentiment de sécurité et de connexion. En accueillant la frustration plutôt qu’en la combattant, nous donnons à nos enfants un cadeau inestimable : la confiance en eux et en leur capacité à gérer ce qui les traverse.
L’éducation devrait toujours être bienveillante
L’éducation ne devrait pas nécessiter une étiquette pour rappeler qu’elle doit être bienveillante. Dès lors qu’on a l’intention d’éduquer et d’accompagner un enfant, cela devrait naturellement être empreint de respect, d’amour et de bienveillance. C’est la base même de toute éducation authentique. L’apprentissage ne peut véritablement se faire que dans un climat de confiance et de sécurité émotionnelle, où l’enfant sait qu’il est soutenu et entendu.
Accompagner un enfant dans sa frustration ne signifie pas lui éviter tout inconfort, mais lui offrir un cadre où il peut exprimer ses émotions en toute sécurité. Ce n’est pas une question d’être permissif ou rigide, mais d’être présent et attentif à ce dont il a réellement besoin.
Pour aller plus loin, je vous invite à écouter l'épisode #43 du podcast avec mon invitée Annie-Claude Boivin.
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